A lire absolument !!!
Que TITIOU que je ne connais pas me pardonne, je ne lui ai pas demandé son avis pour publier sur ce blog son édito du jour.
TITIOU si tu tombes par le plus grand des hasards sr cette page ne me fais pas un procès stp
Je trouve cet édito tellement bien vu et il me ressemble que je ne rajoute ni n’enlevè rien.
Le lien : slatextitiou=slate.fr@mail39.atl51.rsgsv.net
Lebonsens cj
Qu’avons-nous fait à Alep?
C’est insupportable. Je ne veux pas qu’on me parle d’Alep. Je ne veux plus voir les photos. Je veux savoir ce qui s’y passe mais d’un savoir froid, lisse, abstrait. Pas de chaud, pas de rugueux, pas de sensible. Je sais que les victimes démembrées, amputées, brûlées, écorchées, sont majoritairement des enfants. Et c’est insupportable. Je veux regarder ailleurs.
Je veux regarder ailleurs à cause de notre impuissance. Je ne veux pas savoir que des enfants ont eu la moitié du visage arraché parce que je sais que demain, d’autres enfants mourront encore dans cette guerre.
Je n’en peux plus des politiques. Je n’en peux plus de ceux qui se plaignent de ces milliers de migrants venus souillés notre sol alors que franchement, ils auraient pu rester dans leur beau pays, c’est ce que font les patriotes. C’est vrai quoi, à croire que ces migrants n’aiment pas la mort.
Je ne supporte pas d’avoir un Premier ministre qui a déclaré en 2015: «La France, déjà, a fait beaucoup: ainsi 5.000 réfugiés syriens et 4.500 Irakiens ont été accueillis en France depuis 2012» et qui, non content de refuser les réfugiés dirige un gouvernement qui reste les bras croisés face au massacre d’une ville entière.
Je ne supporte plus d’entendre les candidats à la primaire de la droite déblatérer sur n’importe quel sujet, sur les Gaulois, sur notre histoire, alors que notre histoire est en train de se dérouler maintenant et que nous serons l’une des nations de la honte. L’histoire que nous sommes réellement en train de fabriquer c’est celle d’un pays et d’une Union Européenne qui aura laissé des civils se faire massacrer pendant des mois, des nations qui savaient mais qui ont trouvé que ce n’était pas la priorité. C’est ça, notre «récit national». Nos politiques descendent-ils des gaulois ou de Daladier?
Alors, on entend la rengaine selon laquelle la France serait fragile, on aurait besoin de se ressouder autour de valeurs, autour d’une vision positive de notre pays. Très bien. Est-ce que la vie d’enfants ne serait pas une valeur assez bien pour nous? Quelle vision de la France ces politiques veulent-ils nous donner quand ils nous font chaque jour la démonstration de leur impuissance et de leur manque de volonté?
Je ne supporte plus que des gens en costard assis autour d’une table ronde parlent de «barbarie», «crimes de guerre», «sommets d’horreur» et que tout cela continue. Je suis encore petite, j’ai oublié Sarajevo, je croyais que quand les gens au pouvoir parlaient de crimes de guerre, ils agissaient parce que je croyais que les crimes de guerre et les corps d’enfants déchiquetés, c’était interdit.
Mais c’est compliqué. Oui. Sûrement. La géopolitique, c’est compliqué. La Russie, c’est compliqué. Pourtant, il y a aussi des choses simples: la vie et la mort. Avons-nous choisi le camp de la mort pour ne pas fâcher la Russie? Comment les pays les plus puissants de la planète peuvent-ils se retrouver comme des ronds de flancs face à la Russie?
L’économie, c’est compliqué, ils ne peuvent pas faire grand chose.
Visiblement, la politique, c’est compliqué aussi.
Ok.
Mais alors vous servez à quoi les mecs?
J’ai envie de vomir, et je n’ai plus envie d’avoir envie de vomir. J’ai envie de faire comme tout le monde et de regarder ailleurs. Je n’ai rien vu à Alep. Je n’ai rien vu au Yémen. Je n’ai rien vu en Méditerranée.
La stratégie folle
Pour continuer sur le sujet, voilà un très bon article sur la situation géopolitique en Syrie du point de vue américain. Et le journaliste de Slate.com n'est pas plu tendre que moi. Spoiler: Obama prend cher. Selon mon collègue, la stratégie du président américain en Syrie est la définition même de la folie. Il nous rappelle également le bilan provisoire: «Quasiment un demi million de morts, plus d'un million d'individus assiégés et 11 millions de déplacés.» Et nous prévient qu'«en attendant, nos écrans de télé sont là pour nous montrer les conséquences de cette stratégie indigne –jusqu'au jour où elles viendront nous frapper en bas de chez nous».
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